vendredi 28 août 2009

Samedi 8 août 2009 : Chillin'

Laurice pensait que je me réveillerai très tôt à cause du décalage horaire. C’est finalement elle qui me tire d’un rêve étrange à base de strip teaseuses et de grenouilles rouges au goût de poulet acide lorsqu’elle se lève comme une boule de flipper pleine d’énergie à neuf heures du matin.



Une heure plus tard, nous sommes dans les rues de San Francisco, un grand café au lait de soja de chez Peet’s à la main. Peet’s, c’est exactement comme Starbucks, mais en meilleur. Et comme des Starbucks, il y en a à tous les coins de rue. Lorsqu’elle est revenue à San Francisco, Laurice ne supportait pas de voir les gens « biberonner » dans la rue. C’est aujourd’hui devenu une habitude. Tout le monde « biberonne » ici. S’installer pour boire son café - mais aussi, tout simplement, pour manger - n’est pas du tout une coutume américaine. On ne s’arrête pas ; on ne se pose pas. On continue.



Il fait un temps magnifique ; fait parait-il exceptionnel pour un été à San Francisco. Pas de brouillard mais un grand soleil qui tape sur la cafetière. Aujourd’hui, Vanick ne travaille pas - chose rare. Nous décidons donc de passer la journée avec lui. Un pique-nique est improvisé au Golden Gate Park, le parc le plus grand de la ville. Il est départagé en plusieurs parties différentes, telles que le Japanese Tea Garden, le Botanical Garden, le Dutch Mill, le Shakespeare Garden, … Nous nous retrouvons sur une grande pelouse entre les deux musées du parc, le Muséum d’Histoire Naturelle, et le De Young Museum. Des amis de Vanick nous rejoignent petit à petit. Au menu sous le soleil : fruits, fromage, vin rouge, bière et football américain. Sans le changement de langue, je pourrais presque me croire encore en France. Mais je me sens bien ; je ne ressens pas encore l’urgence de tout voir, tout découvrir immédiatement, qui me ronge d’habitude dès que je suis à l’étranger. J’ai vingt jours devant moi. J’ai le temps. De profiter de ces nouvelles rencontres, de mon cousin, de ma cousine et des coups de soleil.



Des jets d’eau automatique se mettent en marche à quelques mètres de nous, inondant un groupe de Japonais. Une des amies de Vanick émet l’idée que nous allions les aider. Nous trouvons ça beaucoup plus amusant de les regarder en rigolant sauver leurs sandwichs et leurs appareils photos. Dix minutes plus tard, un des arrosages se met en marche juste à côté de nous. Cette fois, ce sont les Japonais qui se marrent.



Cette inondation surprise sonne le départ pour les derniers résistants. L’après-midi touche déjà à sa fin. Je rentre avec Laurice chez Levon. Nous sommes épuisées, trempées et rouges de coups de soleil. Je me sens presque fiévreuse. Le vin doit y être pour beaucoup.

A peine rentrées, Levon ouvre une autre bouteille pour l’apéritif. Mon oncle est un très grand amateur de vin et sa cave renferme des grands crus qu’il fait allègrement partager. Chaque soir, lorsqu’il rentre, c’est une coutume pour lui de déguster une de ces bouteilles avec sa nouvelle amie, Herena, une adorable Coréenne qu’il a rencontrée dans son cabinet de kiné, et ses enfants lorsqu’ils sont là. J’aime ces rassemblements qui annoncent la fin de la journée. On s’assoit autour de la table avec un vin chaque fois plus délicieux, Brenda, le chat, miaule et on se raconte la journée, la future soirée… et toutes les conversations finissent toujours par la gestion du restaurant que tient mon oncle depuis trente ans, La Méditerranée.



Ce soir, dîner de famille. Levon a cuisiné des plats succulents dans des quantités astronomiques. Ca sent bon les retrouvailles. Raconter ce que je deviens, ce que deviennent mes parents, mes frères. La vie en France, les souvenirs qu’il me restait d’ici. Et redécouvrir surtout des membres de la famille trop éloignée.

Impossible de ressortir après ça - toute cette nourriture, tout ce vin, toutes ces brûlures. Nous nous écroulons comme des souches.

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